Comice provincial de Fredericton au Canada


31.10.2012

Reportage réalisé par Virginia Kouyoumdjian

 

Les provinces atlantiques du Canada (Nouveau Brunswick, Nouvelle Ecosse et Ile du Prince Edouard) forment un centre assez important de l’élevage de la race percheronne, regroupant 40 à 50 éleveurs. De Mai à Octobre ont lieu toute une série de comices auxquels la plupart des éleveurs participent dans les concours de modèles et allures et aussi pour les attelages de “show.” Le comice de Fredericton (« Fredericton Exhibition ») est l’un des plus grands et cette année a vu la participation d’une quinzaine d’éleveurs au concours de modèles et allures, et 11 aux concours d’attelage. Comme d’habitude au Amérique du Nord, c’est un juge unique qui a jugé tous les concours, modèles et allures ainsi qu’attelages.


En terme de conformation, les chevaux étaient pour la plupart noirs et dans le modèle diligencier  typique de l’Amérique du Nord. Pourtant, j’ai remarqué chez un des éleveurs, John Storey (Storeyvale Percherons), beaucoup plus d’os que chez les autres et il a parlé de son inquiétude vis-à-vis du manque d’os dans les modèles extrêmes qu’on voit en Amérique. Il y avait aussi un éleveur , Hazen Hunter (Blue Haze percherons), qui ne faisait que du gris, et un éleveur francophone, Raoul Leblanc (Kent Boom Percherons) avec une proportion élevée de gris.




File d'attente au concours de modèles et allures



Présente aussi pendant tout le comice était la « JLD » locale, Lynn Cassels-Caldwell qui est aussi photographe commerciale donc propose des photos de tous les concurrents dans tous les concours à la vente.




Deux juments observant la photographe Lynn Cassels-Caldwell


CONCOURS MODELES ET ALLURES

Le concours de modèles et allures comprenait les catégories étalons, hongres et femelles. Pour les étalons, il y a avait une catégorie poulain, ainsi que 1 an, 2 ans, 3 ans et plus de 3 ans. Le gagnant toutes catégories, Landslide Magnum (appartenant à la famille Hornbrook de Landslide Percherons), est un fils de 1 an de North American Maid  « Moose » qui avait gagné le championnat suprême au Mondial Percheron en Amérique en 2010. Pour les juments, les catégories étaient les mêmes, plus une catégorie « poulinières » et la gagnante toutes catégories était Sunset Acres Kaylee, une 4-ans, fille de D-Ran Rowdy Thunder dont les origines remontent à MG’s Prince., et appartenant à Haviland et Yvonne Lyons Dans la catégorie de hongres inscrits au Stud Book, le gagnant était Elkview Dan, appartenant à John Storey, et aussi avec des origines remontant à MG’s Prince.




Champion suprême mâle, Landslide Magnum, devant le juge, Kyle Forsyth

Championne suprême femelle, Sunset Acres kaylee - Photo de Lynn Cassels-Caldwell


Une catégorie inhabituelle chez nous regroupait ce qu’on appelle les chevaux « grade » qui sont des chevaux d’origines reconnues mais pas inscrits au stud book percheron, ainsi que les hongres inscrits. Cette catégorie comprenait des juments et des hongres. John Storey de Storeyvale Percherons a pris la première et deuxième place dans cette catégorie avec Jinx et Elkview Dan, deux hongres. En dernier, il y a eu les « prix de familles » regroupant deux pouliches d’une même poulinière ou trois produits d’un même étalon. Dans les deux catégories, les gagnats étaint Blue Haze percherons, appartenant à Hazen Hunter, et se spécialisant dans la robe grise. Pour les pouliches d’une même mère, les gagnantes étaient Blue Haze Jenny et Blue Haze Rose, toutes les deux de Blue Haze Babe, fille de Blackhome Jason, remontant à Highview Dragano et Justamere Showtime. Pour les produits d’un même étalon, Blue Haze Jenny, Blue Haze Rose et Blue Haze Pat, toutes de Shady Creek W.L. Kings Jiggs. Une toute dernière catégorie recompensait le meilleur cheval né et localisé dans le Nouveau Brunswick, le gagnant étant Landslide Magnum.



Deux juments du même père (Blue Haze Percherons)

Comme c’est souvent le cas en Amérique du Nord, les jeunes étaient très impliqués aussi dans les présentations.

 
Ils commencent à présenter jeunes là-bas ! Photo de Lynn Cassels Caldwell




Les deux fils Hunter (15 et 16 ans) préxentant leur jument - Photo de Lynn Cassels Caldwell

 


CONCOURS D’ATTELAGE

En tout, il y a eu douze catégories de compétition pour les attelages, allant de l’attelage en simple (véhicule à 2 roues) mené par hommes et femmes, les grands wagons canadiens attelés en simple, paire, quatre et six, des voitures agricoles, et puis des attelages en tandem et en arbalète.



Attelage en simple mené par David Logie, président de la Canadian Percheron Association

Attelage en arbalète de Storeyvale Percherons

Tandem de Thunder Hill Percherons



Il est assez commun en Amérique du Nord que des éleveurs/utilisateurs embauchent des meneurs spécialisés, ou bien à temps complet ou bien pour la saison. C’était le cas ici pour Jeff et Mona Fiske de Thunder Hill Percherons, en Nouvelle Ecosse, dont tous les attelages, à part les catégories « Femmes » étaient menés par Ross Honsberger, un jeune meneur américain qui s’était distingué au congrès mondial de des Moines en 2010 quand il avait gagné à 23 ans le concours d’attelage à huit avec l’équipe de All-Star Farms. Il conduit des attelages à huit depuis l’âge de 15 ans ! Il s’entraine en moyenne avec les chevaux 4 ou 5 fois par semaine. A l’échéance, c’est les attelages de Thunder Hill qui ont raflés une majorité des prix cette année. Il faudrait quand même mentionner que Charlsea, la fille des Fiske, qui à 16 ans, commence déjà à mener leurs attelages à 4 et 6 à l’occasion !




Ross Honsberger, 25 ans, meneur champion


Attelage à six gagnant de Thunder Hill Percherons



Il est aussi intéressant de noter que sur 15 éleveurs présents à Fredericton, 11 ont participé aux concours d’attelage. Dans certains cas, les meneurs étaient bien jeunes, normalement les enfants de la famille, souvent agés de 14, 15 ou 16 ans. La progression normale en Amérique du Nord, une fois qu’on a plusieurs chevaux, c’est de les atteler et les sortir en concours. Il faut noter que de Mai à Octobre, il y a une succession de concours locaux qui permettent au gens de participer sans faire des centaines ou des milliers de kilomètres. Et toutes les provinces du Canada (ainsi que tous les états américains) organisent des « Provincial Exhibitions » ou des « State Fairs » où les meileurs se retrouvent.



Les deux fils ados Hunter prêts à présenter leurs juments en paire