Foyer d’Herpèsvirose de type 1 (HVE1) - Communiqué du RESPE


19.11.2024

Suite à l’appel à vigilance renforcée lancé par le RESPE le 16/11, faisant état de 2 cas confirmés d’HVE1 dans les départements 28 et 91, et du signalement de nombreux équidés suspects de rhinopneumonie formes nerveuses et respiratoires, les membres de la cellule de crise du RESPE se sont réunis ce 18 novembre.

Cette réunion a permis de centraliser un certain nombre d’informations et de faire le bilan de la situation épidémiologique réelle sur le terrain, ainsi que d’acter des mesures à prendre pour limiter la propagation du virus.

 

Bilan de la situation

A ce jour, seuls 2 cas ont pu être confirmés par des analyses de laboratoire, les équidés sont stationnés dans les départements d’Eure-et-Loire (28) et de l’Essonne (91). Cependant, de nombreux poneys se sont révélés HVE1 positifs par des tests rapides et des prélèvements sont en cours de confirmation. Ces poneys sont basés dans ces 2 mêmes départements, ainsi que dans les Hauts-de-Seine (92) et les Yvelines (78).

Les symptômes observés sont respiratoires (hyperthermie, toux, jetage) et / ou neurologiques (ataxie, impossibilité à se relever, décubitus). Deux équidés sont morts la semaine dernière dans les Hauts-de-Seine. Des animaux présentent aussi uniquement de l’hyperthermie, sans autre symptôme, et n’ont pu être détectés que grâce au suivi de température mis à place dans leurs structures.

Seule une partie des poneys recensés était vaccinée. Dans la plupart des cas, cette vaccination a été réalisée selon un protocole de rappel annuel, et non tous les 6 mois comme recommandé par le RESPE.

L’enquête a permis d’identifier un lien épidémiologique entre plusieurs des foyers : la participation d’un ou plusieurs équidés porteurs à une compétition début novembre dans la Sarthe (72). Plusieurs centaines de poneys et chevaux venant de toute la France, participaient à ce rassemblement et sont donc susceptibles de s’y être contaminés.

Un rassemblement en Ile de France pourrait être un second point commun entre plusieurs équidés positifs ; il est en cours d’investigation. Selon les premiers éléments, l’origine de ce foyer pourrait être des poneys ayant participé au concours de la Sarthe et engagés en Ile de France alors qu’ils étaient en phase d’incubation, sans symptôme.

Ces liens épidémiologiques ne sont que des éléments de l’enquête pour essayer de retracer la provenance du cheval porteur initial,  qui reste toujours difficile, voire impossible à identifier.

Aucun cas n’est rapporté pour le moment, pour les activités Courses (Trot et Galop) et Elevage.

 

Les rassemblements équestres sous surveillance 

Tous les propriétaires et détenteurs d’équidés ayant participé au rassemblement de la Sarthe ou à des concours de niveau équivalent depuis début novembre sont appelés à la plus grande vigilance. Ils sont fortement incités à mettre en place un suivi de température pour détecter au plus tôt les équidés malades et limiter la circulation du virus.

Afin de limiter l’extension du nombre de foyers, chaque détenteur dans un foyer avéré est appelé à ne pas déplacer son cheval et à ne surtout pas participer à une manifestation.

La période actuelle est encore riche en concours et en événements équestres.

Les organisateurs, propriétaires et détenteurs sont donc invités à appliquer rigoureusement les règlements en vigueur ou, en cas d’absence, à appliquer un protocole sanitaire, avec a minima un suivi de température (avant, pendant et après la manifestation), isolement immédiat en cas d’hyperthermie.

Les membres de la cellule de crise insistent également sur l’importance de l’application des mesures de biosécurité, et rappellent que la surveillance sanitaire doit s’accompagner de mesures préventives visant à réduire les risques de diffusion et transmission de maladies infectieuses, notamment le nettoyage et la désinfection des boxes après chaque départ et entre 2 rassemblements, même espacés dans le temps.

 Les membres de la cellule de crise remercient les organisateurs qui ont pris la décision, parfois économiquement impactante, d’annuler leurs manifestions, ainsi que ceux qui ont fortement renforcé leurs mesures de biosécurité.

La rhinopneumonie peut aussi entraîner des avortements. Or, la filière Sport comprend de nombreuses structures à activité mixte (Compétition / Elevage).

Si pour le moment, aucun cas n’a été signalé ou confirmé en filière Elevage, les mouvements sont un risque majeur (rassemblement, brassage de populations différentes, stress, …). Des mesures de précaution sont de fait vivement recommandées et doivent être appliquées, notamment avec vérification stricte du statut vaccinal des chevaux entrants et mise en œuvre autant que possible de la quarantaine à l’introduction.

 

Déclarer c’est protéger

La réserve des professionnels et des vétérinaires vis-à-vis de la déclaration de leurs chevaux malades semble toujours de mise, avec une diminution du nombre de déclarations au RESPE ou du nombre d’analyses de confirmation adressées aux laboratoires d’analyses, en particulier ceux reconnus par le réseau.

Cette situation entrave la bonne gestion d’une maladie contagieuse et d’intérêt collectif. Cette sous déclaration a entraîné un décalage important entre la situation réelle sur le terrain et les indicateurs sanitaires suivis de près par les gestionnaires de la filière. Ce retard de réactivité pourrait s’avérer préjudiciable tant sur le plan sanitaire qu’économique (diminution du nombre de partants, contraintes renforcées, annulation de manifestations etc.).

Dans le contexte et dans l’intérêt général de la filière, il est primordial de remonter au RESPE toutes suspicions et/ou cas avérés, et ce quelle que soit la méthode diagnostique utilisée ; une prise en charge pourra être envisagée pour confirmer les résultats issus de tests rapides :

  •  Pour les suspicions, les propriétaires et détenteurs d’un équidé suspect peuvent utiliser l’application anonyme VigiRESPE et demander à leur vétérinaire de déclarer au RESPE.
  • Les Vétérinaires Sentinelles peuvent déclarer leurs cas suspects sur leur espace personnel et les accompagner de prélèvements pour confirmation de la situation.

Ils peuvent aussi déclarer a posteriori dans cet espace, leurs cas confirmés par un test rapide ou par un laboratoire non reconnu par le RESPE.

Les alertes du RESPE garantissent l’anonymat des propriétaires et détenteurs d’équidés, les seules informations diffusées sont celles relatives à l’animal malade et à son département de détention.

 

 


* La cellule de crise du RESPE

Elle regroupait ce jour, l’Association Vétérinaire Équine Française, la Fédération Française d’Équitation, la Fédération Nationale du Cheval, France Galop, l’Institut Français du Cheval et de l’Équitation, LABEO Frank Duncombe, la Société Française des Equidés de Travail, la Société Hippique Française, le Trot, la Direction générale de l’Alimentation et le RESPE.

  

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