Epizootie Grippe équine


10.02.2023

Dans un contexte de circulation importante de la grippe ces dernières semaines en Europe, et en France depuis une quinzaine de jours, le RESPE appelle à la surveillance.

 

Bilan de la situation

Depuis novembre 2022, les cas de grippe équine se sont multipliés dans plusieurs pays d'Europe du Nord : Royaume-Uni, Pays Bas, Belgique, ... et en France. Depuis début décembre, des cas isolés ont été confirmés dans plusieurs départements (Vienne, Loiret) essentiellement en filière Sport et Loisir. Depuis mi-janvier, de nombreux cas ont été signalés dans des centres d’entraînement et écuries de trotteurs. Le nombre de cas déclarés et confirmés au RESPE ne reflète pas cette situation épidémiologique sur le terrain et dénote une sous-déclaration importante des cas de grippe, ce qui a dangereusement ralenti le déclenchement de la cellule de crise et la capacité de réactivité de la filière.
Des chevaux confirmés ou suspects sont de fait, recensés dans plusieurs zones géographiques (Calvados, Orne, Seine et Marne, Alpes Maritimes, Centre Est, Région parisienne). Des liens épidémiologiques ont pu être établis entre certains centres d’entrainement. Des recommandations strictes ont été diffusées par le Trot et des mesures sanitaires ont été mises en place.

 

Les chevaux, même vaccinés, peuvent présenter un pic d’hyperthermie (40°) qui dure généralement 2 ou 3 jours, puis toux et jetage. Ces signes cliniques semblent plus sévères chez les jeunes chevaux et chez les chevaux arrivant aux dates de rappel. Certains sont aussi asymptomatiques.

Le typage des souches des cas confirmés a permis d’identifier une souche appartenant au Clade 1, comme dans le reste de l’Europe en ce moment. Les souches de Clade 1 ne circulent de nouveau en Europe que depuis 2019 après avoir été absentes pendant une dizaine d’années.

 

L’ensemble des rassemblements équestres sous surveillance

Si les courses sont désormais sous haute surveillance, la période actuelle voit débuter la saison de monte toutes races confondues. Si pour le moment, aucun cas n’a été signalé ou confirmé en filière Elevage, les mouvements qui vont s’intensifier dans les semaines à venir sont un risque majeur (rassemblement, brassage de populations différentes, stress, ...). Des mesures de précaution sont donc vivement recommandées et doivent être appliquées, notamment pour les haras et les centres de reproduction, avec vérification stricte du statut vaccinal des chevaux entrants et mise en œuvre autant que possible de la quarantaine à l’introduction ;

Les concours et autres évènements équestres vont également se multiplier : le Salon de l’Agriculture, les Salons de présentation d'étalons, meetings sportifs et courses, etc. Les organisateurs sont invités à appliquer rigoureusement les règlements en vigueur ou, en cas d’absence, à appliquer un protocole sanitaire : vaccination grippe < 6 mois, suivi de température (avant, pendant et après la manifestation), isolement immédiat en cas d’hyperthermie ;

Focus Vaccins : il est à noter qu’après plusieurs mois de tension dans l’approvisionnement en vaccins contre la grippe, la situation est à nouveau normale. Les stocks sont reconstitués et suffisants. Les vaccins contre le tétanos et contre le tétanos et la grippe ne sont, eux, toujours pas disponibles, mais le rappel contre le tétanos peut être décalé dans le temps.

Une défiance des propriétaires / détenteurs vis-à-vis des déclarations de chevaux malades

Après une amélioration notable dans le niveau de transparence, la réticence des professionnels vis-à-vis de la déclaration de leurs chevaux malades est à nouveau à la hausse. Cette défiance semble atteindre également cette fois les vétérinaires avec une diminution du nombre de déclarations au RESPE ou du nombre d’analyses de confirmation adressées aux laboratoires d’analyses, en particulier ceux en lien avec le réseau.

Cette situation entrave la bonne gestion d'une maladie contagieuse et d'intérêt collectif. Cette sous déclaration a entraîné un décalage important entre la situation réelle sur le terrain et les indicateurs sanitaires suivis de près par les gestionnaires sanitaires de la filière. Ce retard de réactivité pourrait être préjudiciable tant sur le plan sanitaire qu'économique (diminution du nombre de partants, contraintes renforcées, annulation de manifestations etc.).

 

 

À ce stade, la cellule de crise invite les organisateurs de rassemblements et les participants, entraineurs, cavaliers, personnels de soins, etc. au respect le plus strict des mesures de prévention (en annexe du communiqué de presse ci-dessous) et à la mise en place d’un protocole sanitaire des plus rigoureux.

Dans l’intérêt de tous, la cellule de crise recommande également de remonter toute suspicion et, surtout tout cas confirmé, que ce soit par un laboratoire d’analyse ou par un test rapide. Pour rappel, les alertes et les communications du RESPE garantissent l'anonymat des lieux de détention et des noms des propriétaires et détenteurs d'équidés, les seules informations diffusées sont celles relatives à l'animal malade, quand elles sont connues (race, sexe, âge et activité) et à son département de détention.